Sous la dynastie Qing, à partir du XVIII^e et du XIX^e siècle, des lettrés entreprennent des recherches qui renouvellent leur regard sur le passé de la Chine. Ils se mettent en quête des inscriptions antiques présentes sur les vases rituels de bronze et les stèles de pierre. Leurs investigations s'étendent des pièces de monnaie aux calligraphies gravées à flanc de montagne.

C'est grâce à l'estampage que sont réalisées ces collectes : une feuille de papier humide est appliquée sur l'oeuvre, épousant creux et reliefs, puis est encrée pour en souligner tous les détails. Si ce procédé permet de reproduire textes et images, diffusés ensuite par les livres, il inspire également des créations inédites, révolutionnant la calligraphie, la peinture et la gravure de sceaux par une esthétique de l'empreinte, du fragment et du collage.

En réunissant pour la première fois les trésors du Musée de la province du Zhejiang aux oeuvres rares conservées à Paris, cet ouvrage retrace une aventure intellectuelle et artistique passionnante qui révèle une facette méconnue de la modernité chinoise.